Nouvelles API

De nombreux systèmes d'information mis en place au cours des années 2000/2010 ont basé leurs échanges sur des architectures orientées services délivrant des flux de données XML conforme à des modèles de données avec des protocoles tels que SOAP. Le Système français d'Information sur l'Eau (SIEAU) a fortement soutenu cette approche, notamment par l'édition de son "Livre Vert" en 2005. 

 

En parallèle, les communautés internationales des producteurs de données environnementales se sont progressivement structurées autour de nombreux éléments communs

  • la famille de normes ISO 19100 pour les modèles de données
  • les services web d'images géoréférencées (OGC:WMS), ouvrant la porte aux atlas cartographiques en ligne maintenant largement répandus
  • les services web de cataloguage (OGC:CSW), 
  • les services web délivrant des objets métiers (OGC:WFS 2) ou encore des observations (OGC:SOS 2) 

Ces normes et standards ont été massivement adoptés et ont structuré la mise en place de nombreux systèmes d'information géographiques environnementaux, favorisant de façon indéniable l'exposition des données. Ils ont également servi de fondations aux travaux des groupes d'experts de la directive INSPIRE.

Des données sous utilisées

Cependant, en dépit de leur intérêt sociétal majeur on constate, dès la moitié des années 2010, que les données géographiques environnementales restent sous-utilisées par la communauté du web. Cet état de fait s'explique par  :

  • la généralisation de l'usage d'architectures orientées ressources (API REST) basées sur l'identification des ressources avec des URI et utilisant le protocole HTTP pour interagir avec celles-ci,
  • la montée en maturité de protocoles et framework de développement comme OData et Swagger/OpenAPI.

L'analyse de ce constat et la collaboration OGC/W3C initiée dans les années 2014 sont à l'origine d'un véritable changement de paradigme dans la spécification des standards techniques de l'interopérabilité des données géographiques environnementales.

Les nouvelles API interopérables pour les données environnementales

En 2018, les travaux sur la mise à jour du standard OGC WFS (version 3) ont concrétisé ce virage conceptuel, l'OGC affichant ostensiblement la volonté d'abandonner les styles architecturaux orientés services (hérités de XML-RPC, SOAP) au profit d'architectures modernisées, exploitant les ressources de l'architecture globale du web et mettant en oeuvre les bonnes pratiques de diffusion de données afférentes.

La non-rétrocompatilité de la version 3 du standard OGC WFS avec les architectures précédentes a été clairement assumée par l'OGC, considérant que le besoin de s'ouvrir vers la communauté du web (et du web des données) était trop important.

Signe fort du tournant pris par l'OGC, la spécification WFS 3.0 a ainsi été renommée "OGC - API - Feature".

 

Le rapprochement OGC/W3C donne ainsi naissance à une nouvelle collection de standards, ainsi qu'à des méthodes de spécification plus collaboratives. Les groupes de standardisation (par exemple les OGC Standards Working Groups) continuent d'exister, mais ouvrent plus largement leurs travaux sur GitHub et généralisent les appels à commentaires et les hackathons.

 

Favorable à ce contexte d'innovation ouverte, le pôle INSIDE teste certaines d'entre elles au fur et à mesure des avancées; avec un souci systématique d'identifier une d'implémentation open-source de référence. Les retours des tests sur des cas concrets, remontent selon les situations vers les GitHub des groupes de standardisations et/ou vers ceux des implémentations concernées créant ainsi un cercle vertueux.

 

A ce jour, le pôle INSIDE a testée et contribué à la spécification et l'implémentation des standards :

  • OGC SensorThings API : API d'observation remplaçant l'OGC:SOS
  • OGC - API - Feature : API d'exposition d'objets métiers géographiques (cours d'eau, station, forage, ...) remplaçant l'OGC:WFS 2.0.

Dernière mise à jour le 05.05.2020